Monsieur Jean-Claude Gaudin, président du groupe UMP du Sénat,
Monsieur Jean-François Copé, président de l’UMP
Messieurs les présidents,
Six sénateurs UMP ont déposé une proposition de loi « visant à limiter la possibilité d’instruction obligatoire donnée par la famille à domicile aux seuls cas d’incapacité », proposition de loi enregistrée à la Présidence du Sénat le 18 décembre 2013.
Cette proposition est liberticide. Elle attente à un droit non négociable des parents, premiers éducateurs de leurs enfants. Nous nous y opposons donc vigoureusement.
Ces sénateurs UMP souhaitent-ils donc accommoder en France la législation allemande qui applique contre l’école à la maison les principes répressifs en vigueur sous le IIIe Reich et pousse des familles allemandes à se réfugier à l’étranger ?
Le présupposé d'un tel texte s’inspire des délires idéologiques qui voudraient que l'État soit le seul éducateur légitime au motif que les enfants lui appartiendraient. Votre groupe serait-il à la botte de M. Peillon qui affirme que le rôle de l’école est de « dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré- républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen »? C’est là un principe totalitaire.
L’argument selon lequel la scolarisation collective des enfants serait indispensable à leur socialisation, ne tient pas. Des études sérieuses menées à l’étranger, notamment aux États-Unis où 2 millions d’enfants sont instruits à la maison, ont démontré que ces enfants étaient, au moins, aussi aptes aux relations sociales que ceux qui sont en scolarisation collective.
A terme, ce texte ne remettrait pas seulement en cause la liberté éducative des parents ou la scolarisation à domicile, mais même toute possibilité d'enseignement à distance.
C'est pourquoi nous vous prions, et au besoin nous vous requérons, de nous rassurer sur le fait que ce texte ne sera jamais mis à l'ordre du jour du Sénat. Et que, si, par malheur, un tel texte venait à être discuté, que ce soit à l'Assemblée nationale ou au Sénat, l'UMP s'y opposerait avec fermeté.
Attendant avec vigilance vos réactions sur cette nouvelle attaque contre les familles, nous vous prions d'agréer, Messieurs les présidents, l'expression de nos sentiments distingués.
Pour le Collectif Famille Mariage (CFM)
Grégoire Boucher, Président